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Les Masques de Nyarlathotep

Moïra Macfayden, Jake Mackalister, Sam J. Thomas (RIP Fanta Kemet) et Edward Finch dans une aventure l'Appel de Cthulhu.

Session 20 - 01/07/2018

Après la nuit longue et tourmentée qui venait de s'écouler, la priorité était de prendre du repos. Compte tenu de leur célébrité récemment acquise, Edward suggéra de rester hors de Londres. Ils seraient sûrement plus en sécurité dans une maison isolée au beau milieu de la campagne que dans n'importe quelle planque de la capitale. Jake suggéra de trouver refuge dans une ferme abandonnée pour maximiser la discrétion, mais Moïra suggéra de remettre cette option à dans quelques jours et de plutôt demander le gîte à des paysans, car les quatre prisonniers avaient besoin d'un refuge chauffée et de vrais repas. Ses trois compagnons approuvèrent. Par prudence, ils contournèrent donc Londres pour se rendre dans la lointaine périphérie nord-ouest, afin de s'éloigner significativement de la région du manoir au monolithe, car il n'était pas exclu que ce dernier ait de l'influence, voir des adeptes alentours. Après une première tentative infructueuse, ils furent accueillis chaleureusement dans la demeure d'un couple de paysans d'une cinquantaine d'années, qu'ils dedommagèrent rondement sans que la somme soit excessive, afin de ne pas trop éveiller les soupçons. Ils se présentèrent comme un groupe escortant les quatre futurs patients d'un sanatorium, qu'ils avaient récupéré dans un état pire que celui escompté.

Ils prirent toute la journée du samedi et du dimanche pour se reposer et réfléchir à ce qu'il convenait de faire. Moïra suggéra également de commencer à tenter d'échanger quelques mots avec les pauvres hères kidnappés par le Pharaon Noir. Malheureusement, ils constatèrent rapidement que trois des ex-prisonniers étaient dans un tel état de choc qu'ils avaient sombré dans le mutisme, dont rien ne semblait pouvoir les déloger. Ils ne parvinrent même pas à faire connaître leurs noms. Seul le frère de Yalesha semblait un peu plus loquace. Il parvenait à articuler quelques mots, sans pour autant parvenir à soutenir une conversation normale. Ils apprirent de lui qu'ils s'appelaient Ahmed et que cela faisait des mois qu'il était emprisonné. Ils apprirent aussi que le piètre état mental de ses camarades et lui s'expliquaient non seulement par les mauvais traitements physiques qu'ils avaient subis, mais aussi par le fait que les détenus étaient parfois tous emmenés pour assister aux cérémonies, sans savoir lesquels seraient finalement "choisis". Ahmed leur apprit que les rassemblements avaient lieu toutes les lunes pleines et vides, c'est-à-dire tous les quinze jours. C'était une information précieuse s'ils souhaitaient retourner sur place pour collecter des preuves ou agir d'une quelconque manière. Edward partit chercher les deux sceptres égyptiens dans leur sac, et les montra à Ahmed. Il fallu quelques minutes au jeune homme pour maîtriser la terreur qu'il éprouvait devant ces artefacts. Edward lui montra un premier sceptre en lui expliquant qu'il savait que Gavigan en était le porteur, puis il désigna le second sceptre et lui demanda à qui il appartenait. Ahmed rebondit que l'homme arabe qu'il avait vu avec ce second sceptre était un certain "Tewfik Al Sayed", un nom que les investigateurs reconnurent comme celui du "guide" dont l'inspecteur Barrington leur avait parlé.

Satisfaits des informations obtenues, les quatre compagnons se réunirent pour décider de la suite. Ils s'accordèrent rapidement sur l'idée de prendre contact avec Yalesha. Le pauvre Ahmed méritait bien de revoir sa sœur, et peut-être celle-ci, en tant qu'employée du Blue Pyramid, avait elle connaissance d'informations qui pourraient leur être utiles. De plus, il était indéniable que revoir la belle danseuse serait bon pour le moral de Jake. Moïra suggéra de prendre le maximum de précaution en se rendant aux abords de Londres pour mandater un garçon des rues qui accepterait de jouer le coursier en échange de quelques pièces. En ce qui concernait le contenu de la missive, ils demandèrent à Ahmed de ne pas mentionner son nom ni celui de Yalesha, mais simplement de faire référence à quelque chose que lui seul pouvait connaître, et qu'elle reconnaitrait immédiatement comme venant de lui. Il en fut fait ainsi.

Le lendemain, soit le 24, le groupe était posté en observation dans une vieille grange abandonnée dont il avait donné l'adresse à la belle égyptienne. Ils la virent arriver seule, au volant d'une modeste automobile. Elle coupa le moteur devant la bâtisse et observa, hésitant à sortir du véhicule. Lorsqu'elle vit son frère apparaître sur le seuil, elle ouvrit la portière et se jeta à son cou. Nos héros invitèrent le frère et la sœur a rentrer à l'intérieur, et laissèrent faire les retrouvailles. Yalesha pleurait, probablement de tristesse de voir Ahmed dans un tel état, mais aussi de joie. La jeune femme se tourna ensuite naturellement vers Jake, prenant sa main dans les siennes et se répandant en gratitude.

L'ensemble du groupe s'assit. Les questions fusèrent. Yalesha leur expliqua qu'elle se doutait depuis longtemps de ce qui se tramait autour du Blue Pyramid, mais qu'elle y était restée faute de trouver un autre travail, même si elle n'osait même pas faire confiance aux autres danseuses, qu'elle soupçonnait d'être mêlées à tout ça. Elle savait qu'il y avait des rassemblements, et elle savait que les leaders du groupe était suffisamment influents pour éviter les ennuis. Ils avaient d'ailleurs de nombreux adeptes et soutiens insoupçonnés au sein de la population londonienne. Elle ajouta qu'ils avaient bien fait de se cacher et rester hors de la capitale, car en ville ils étaient recherchés activement par des cohortes de policiers, mais surtout de sbires du Pharaon Noir. Elle avait conduit elle-même pour venir jusqu'ici car elle pensait qu'il ne fallait pas se fier aux chauffeurs de taxi.

Même si ce n'était pas une surprise, il était difficile pour les investigateurs de garder courage en apprenant ces nouvelles. Comment espérer gagner contre le puissant Gavigan ? Comment se débarrasser des accusations faites contre eux ? Ils avaient bien penser à essayer de mettre un ou deux journalistes de leur côté, mais selon les dires de Yalesha, la secte du Pharaon Noir était si bien enracinée qu'ils doutaient désormais que cela soit suffisant. Ils étaient quatre étrangers, alors que Gavigan était sur son terrain de jeu... Que faire ? Fuir le pays ? Ils risquaient de ne pas aller bien loin en étant recherchés par la police...

Edward, la tête entre les mains, réfléchissait de toutes ses forces à une solution possible. Il songea que ce qui pourrait les tirer d'affaire serait le soutien d'une personne aussi influente que Gavigan... Mais qui ? Soudain, une idée germa dans le cerveau du professeur : Sherlock Holmes ! Le célèbre détective privé était aujourd'hui âgé et à la retraite, mais n'était-ce pas une affaire digne d'un homme de son calibre ? Et puis, n'était-il pas indirectement concerné via la mort de son disciple James Barrington ? Moïra acquiesça : Sherlock Holmes aimait les défis qui mettait à l'épreuve son intelligence, faire voler en éclats les solutions évidentes et prouver sa supériorité sur la police. Un cas comme le leur avait des chances de piquer sa curiosité.

Après que l'idée fut approuvée par tous, Moïra, dont la plume était celle d'une Lady, rédigea une lettre à l'intention du célèbre détective, qu'elle ne signa que de leurs initiales. Il fut décidé que Yalesha la porterait elle-même dans la soirée.

Le lendemain, la jeune égyptienne revint avec une bonne nouvelle. Intriguée par sa visite, Holmes avait ouvert l'enveloppe et parcouru le courrier. A voir le voir froncer les sourcils et prendre un air concentré, Yalesha avait deviné son intérêt. Il leur donnait rendez-vous le jour-même pour l'heure du thé chez lui.

Même si les investigateurs hésitaient à mettre un pied dans Londres, ils s'y résolurent. Le risque valait la peine d'être pris. Moïra, Fanta, Jake et Edward, ainsi qu'Ahmed et sa sœur s'entassèrent donc dans la voiture de cette dernière. Vêtus de vêtements et chapeaux discrets, ils s'engouffrèrent Londres aux aguets, presque en retenant leur souffle tant il leur semblait qu'on les observait.

Ils arrivèrent heureusement sans encombre dans Westminster, jusqu'au 221B Baker Street. Surpris par la modestie du lieu eut égard au personnage qui l'habitait, ils sonnèrent. La propriétaire vint leur ouvrir et leur indiqua le premier étage. L'homme qui les accueilli était grand et sec. Cette carrure et ses manières ne trahissaient pas son âge, mais ses cheveux étaient grisonnants et ses traits marqués. Chemise, veste et pantalon témoignaient d'un impeccable bon goût à l'anglaise, mais ils n'étaient plus de la dernière mode et semblaient ne pas avoir été entretenus avec grand soin. L'ensemble donnait au vieillard un aura de chic un peu passé, légèrement négligé. Ses traits tirés trahissant une sorte de lassitude, voir de tristesse. Il était public que le détective vivait assez mal la disparition de son ami le Docteur Watson, et le fait de toujours résider dans l'appartement qu'ils avaient partag8 ne devait guère arranger les choses. Il leur fit signe d'entrer, s'installa dans un fauteuil du salon, croisa les jambes, joignit ses deux index et se mit à les dévisager un à un. Son regard se transforma et se mit à briller d''une intelligence acéré qui se transperca chacun d'eux. "Edward Finch, Jake Mackalister, Moira Macfayden et Fanta Kemet. Vous êtes les quatre suspects recherchés." Alors les investigateurs tentèrent de lui expliquer comment un secte dirigée par Edward Gavigan était la réponse à de nombreuses disparitions dans Londres, en laissant de côté la sphère surnaturelle des événements. Le détective écouta, mais ne les laissa pas s'éterniser. Il semblait sûr de son génie et certain que les éléments dont il disposait suffirait à résoudre l'affaire. Un peu décontenancés, nos compagnons furent rapidement mis à la porte. 

Ainsi ils prirent le chemin du retour. Sortis de Londres, ils arpentèrent un peu la campagne afin de trouver une nouvelle ferme abandonnée qui pourrait leur servir de refuge. Yalesha leur fit part de sa décision de rester avec eux et son frère. Ils s'installèrent pour la nuit, songeurs. Qu'allait bien pouvoir donner l'enquête de Sherlock Holmes ? Il allait falloir patienter pour le savoir... 

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