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Les Masques de Nyarlathotep

Moïra Macfayden, Jake Mackalister, Sam J. Thomas (RIP Fanta Kemet) et Edward Finch dans une aventure l'Appel de Cthulhu.

Session 32 - 09/01/2019

Après avoir repris leurs esprits, les quatre compagnons s'extirpèrent de la pyramide par le même accès dérobé qu'à l'aller. Ils constatèrent rapidement que leur guide et chameaux avaient disparu. Néanmoins, en commençant à contourner la pyramide, ils distinguèrent à nouveau les quatre gardes assoupis devant l'entrée. Non loin étaient garés deux gros véhicules. En l'absence de montures, ils allaient devoir subtiliser l'une des voitures pour pouvoir repartir, et ce sans se faire attaquer par les hommes en poste. Jake entra alors en action. Il se faufila jusqu'à la première voiture, et creva les pneus à l'aide de sa dague. Il avança ensuite discrètement jusqu'au second véhicule et l'examina. Par chance, il s'agissait d'un de ces nouveaux modèles activable à l'aide d'une grosse clé, et cette dernière avait été laissée en place. Il n'aurait donc aucun problème à faire démarrer l'engin. Jake fit signe aux trois autres de se tenir prêts, puis il ramassa la plus grosse pierre à proximité, et la lança de toutes ses forces au loin dans la direction des gardes. Le bruit et le nuage de poussière provoquée réveillèrent en sursaut les gardes, qui se levèrent et se dirigèrent vers l'endroit où avait atterri la pierre. Aussitôt, Moïra, Fanta et Edward se précipitèrent à bord du véhicule, et Jake démarra en trombe. Les gardes se retournèrent, furieux, et se mirent à tirer, mais en vain, car bientôt le groupe disparaissait derrière une dune...

Ils longèrent le Nil jusqu'au petit village d'Elwesta. C'était là, dans ce minuscule bourg au milieu des champs, qu'une femme nommée Nyiti et son fils Umba avaient jadis accueilli Auguste Loret... Les investigateurs espéraient qu'ils pourraient y trouver refuge et apaiser leurs âmes allourdies par la rencontre avec le Pharaon Noir. Et ce, malgré le fait qu'ils avaient fait sur la route une découverte de poids : en demandant leur chemin, ils avaient en effet appris qu'on était désormais non plus en mars mars en mai... Il ne leur restait qu'environ huit mois jusqu'au 14 janvier 1926, date de la funeste naissance. Ils étaient restés deux mois dans cette maudite pyramide, et pourtant le malaise de la rencontre avec leur ennemi était toujours trop présent...

A leur arrivée à Elwesta, ils firent face à des habitants intrigués par la présence de quatre étrangers chez eux, mais qui leur indiquèrent d'un signe de la main la maison recherchée... Umba était un homme d'une soixantaine d'années aux traits tirés. Mais surtout, la moitié de son visage, ainsi que son bras droit semblaient avoir été arrachés... des blessures qui n'étaient pas sans rappeler le bras perdu de Jake. Sa mère, Nyiti, portait quant à elle des marques de brûlures à la mâchoire et aux mains... Ces cicatrices rajoutaient à son grand âge et son regard perdu dans le vide... Rapidement, son fils leur expliqua que sa mère était souvent plongé dans ses pensées et dans le mutisme. Si Umba ne leur ouvrit pas grand sa porte dans un premier temps, après discussion, ils optinrent de pouvoir séjourner pendant un mois dans la maison d'une famille partie habitée en ville, moyennant une dizaine de dollars chacun. Pour cette somme, qu'ils savaient relativement importantes pour des paysans égyptiens, ces derniers acceptèrent de leur fournir également de quoi se nourrir.

Si pendant les premiers jours de cohabitation, les échanges furent limités par la gène et la timidité, bien vite les jours à Elwesta se firent plus doux. Malgré la rusticité de leurs conditions de vie, Moïra, que l'épisode de la pyramide inclinée avait traumatisée, devait admettre que ce repos lui faisait du bien. Elle se surprenait même à sourire aux femmes du village, et à jouer les professeurs d'anglais avec leurs enfants. Elle trouvait son compte dans cette sociabilité mesurée conjuguée au calme et l'isolement de l'endroit.

Le séjour ne déplut pas non plus à Jake. La vie de ce peuple du désert avait finalement quelque point commun avec ce qu'il avait connu dans le ranch familial... Il s'en accomodait facilement, à partir du moment où il ne s'agissait que d'une étape temporaire et que l'action finirait par revenir.

A l'inverse, Edward avait dû mal à trouver réellement la sérénité à Elwesta. L’immersion dans un village égyptien avait réveillé en lui la fibre du chercheurs, et il s’était fait un devoir de profiter de l’occasion pour mener des travaux anthropologiques et historiques, ce qui ne laissait guère de place pour le repos. Mais à quoi bon valait toutes les connaissances accumulés depuis sa confortable maison sur le campus de Columbia, s’il n’était pas capable de la mettre à profit et l’enrichir sur le terrain ? 

Enfin, Fanta avait malheureusement du mal à trouver le sourire. La vie à Elwesta lui rappelait des jours lointains et enfuis profondément dans sa mémoire, le bonheur d’une enfance trop courte et perdue dans son Kenya natale...

Leur séjour à Elwesta se conclut par un diner organisé autour de chez Umba la veille de leur départ. Chaque famille du village avait apporté quelque chose, car au final, leur présence avait été plutôt appréciée : les villageois avaient vu d’un bon oeil la possibilité pour les enfants de la communauté d’apprendre un peu d’anglais au contact d’étrangers, ce qui pourrait s’avérer utile.

La soirée fut marquée par un moment étrange, où Nyiti sembla entrer en transe. Elle se balança et marmonna des paroles inintelligibles, avant de lever ses moignons vers le ciel, pour enfin désigner une corbeille située en haut d’une étagère. Umba et les investigateurs y découvrirent une dalle blanche. L’égyptien fut surpris d’entendre alors sa mère supplier les quatre étrangers de prendre cet objet, et ce alors qu’elle n’avait plus parlé depuis des années, aussi il ne s’opposa pas à sa volonté. Quand ils firent leurs adieux à Elwesta, les investigateurs eurent l’impression que l’aieule égyptienne semblait plus apaisée qu’à leur arrivée, comme s’ils venaient de la décharger d’un fardeau...

L’objet en question était un morceau d’un bloc de pierre plus large. Dessus, on distinguait une croix ansée inversée, soit le symbole de Pharaon noir, et un oeil de lumière. La couleur de la pierre, légèrement rosée, les convainquit que cette dalle brisée provenait de la pyramide rouge, soit la première prison du Pharaon Noir. Un détour par le site de la pyramide, qui ne présentait malheureusement aucun accès praticable, confirma leur intuition. Au sommet de la pyramide, ils identifièrent effectivement un emplacement qui pouvait tout à fait correspondre à l’artefact. Hélas, la partie manquante de la dalle n’était pas sur place, et il leur était donc impossible de connaitre l’intégralité du message, qui renseignait peut-être sur la manière dont Snefrou avait réussi à enfermer le Pharaon Noir ici. D’un commun accord, le groupe décida donc de se rendre au Caire pour interroger Auguste Loret, qui n’avait pas pu passer à côté de la présence de cet objet chez les gens qui l’avaient hébergé pendant des mois alors qu’il était en état de choc. Ils apprirent du français que c’était lui-même qui avait trouvé cette pierre dans le désert et en avait fait cadeau à ses bienfaiteurs, mais il n’avait en revanche aucune idée d’où se trouvait la seconde moitié. En bref, il ne leur fut guère utile.

En revanche, leur retour au Caire leur réservait d’autres surprises, hélas loin d’être réjouissantes...

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