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Les Masques de Nyarlathotep

Moïra Macfayden, Jake Mackalister, Sam J. Thomas (RIP Fanta Kemet) et Edward Finch dans une aventure l'Appel de Cthulhu.

Session 24 - 12/09/2018

Après leur instructif et troublant entretien avec le Docteur Ali Kafour, le groupe avait fait un détour par le Shepard Hotel dans le seconde moitié de l'après-midi, afin de brouiller les pistes sur leur lieu de résidence dans le cas où quelqu'un les guetteraient. Comme l'autre fois, ils en profitèrent pour se rafraichir avant de ressortir déguisés par une porte arrière du batiment. Une fois de plus, il fallait renoncer au luxe et retourner à leur planque dont le confort était moins que basique. Après une nuit de sommeil, ils accueillirent Mah'mud à l'heure habituelle dans la matinée, et lui demandèrent de les conduire rue des Chacals. Leur objectif du jour était de trouver Faraz Najir, un égyptien qui avait été en contact avec Roger Carlyle à propos de certains objets non identifiés, d'après une lettre qu'ils avaient récupéré dans la chambre de Jackson Ellias à New York. Ils furent bien contents d'être guidés par Mah'mud dans le dédale du vieux Caire, car la rue des Chacals n'était pas facile à trouver. Avant de laisser repartir leur jeune ami, Jake lui demanda s'il pouvait employer sa journée à leur trouver du matériel basique nécessaire à une visite du désert, tels des protections solaires, des lampes, de la corde, etc. Mah'mud insista sur le fait qu'aller visiter les pyramides n'avaient rien d'une grande expédition, que de plusieurs touristes s'y rendaient facilement dans la journée et rentraient le soir-même. Moyennant quelques dollars, il accepta de s'acquitter de la course, et aussitôt il disparut dans la foule. Les investigateurs s'avancèrent alors dans la rue à la recherche de la boutique de Faraz Najir, dont Mah'mud avait demandé l'adresse pour eux, en leur précisant néanmoins qu'il "risquait d'être déçu"...

Et effet, ils eurent une désagréable surprise en arrivant devant l'échoppe indiquée, puisque cette dernière n'existait plus. A sa place se trouvait un tas de centres, dans lesquelles Fanta mis à jour les misérables restes d'une enseigne qui attestait du fait que le lieu avait bien appartenu à Faraz Najir. L'incendie ne semblait pas récent. Moïra remarqua que les passants accélèraient en passant devant les ruines, et que certains baissaient la tête, détournaient le regard en invoquant souvent le nom d'Allah. Quand les investigateurs essayèrent d'en interroger certains, ceux-ci continuaient leur chemin et semblaient trop effrayés pour leur répondre. Mais le groupe ne se laissa pas décourager. Leurs efforts finirent par porter leur fruit lorsqu'ils tombèrent sur un voisin d'une soixantaine d'années qui accepta de leur parler contre quelques billets, sous les yeux d'une Moïra fulminante qui commençait à avoir assez de ce apays où son argent partait dans la pôche d'inconnus pour la moindre petite information. Le vieillard leur apprit que la boutique avait brulé il y a déjà cinq à six ans, et que personne n'avait aucune envie de reconstruire à cet endroit, car il avait été frappé par un Ifrit, un démon de feu qui était descendu du ciel. Le propriétaire avait été gravement brulé mais il n'était pas mort et il tenait maintenant un bazaar d'antiquités au marché de Khan'al, un peu plus loin dans la vieille ville... 

Ayant obtenu cette indication, les investigateurs se rendirent jusqu'à ce marché au prix de plusieurs détours et d'une bonne dose de sueur, tant ils étaient épuisants de se déplacer sous la chaleur écrasante du soleil du Caire. Arrivés sur place, ils trouvèrent assez facilement la boutique, puisque la devanture comportait une inscription en anglais au nom du propriétaire. Ils poussèrent la porte et rentrèrent, pour découvrir des présentoirs et étagères dans lesquels étaient exposés des bibelots et objets, qui sans être des pièces d'exceptions, paraissaient tout à fait authentiques et non dénuées de valeur. Derrière le comptoir se tenait un homme qui devait avoir entre quarante et cinquante ans, et dont le pauvre visage avait la particularité d'être brulé sur le côté droit. Le groupe entama la conversation avec lui, mais chacun hésitait sur l'approche à adopter. La conversation dérapa quand Fanta insista pour savoir d'où lui venait sa cicatrice : était-ce là le signe qu'il avait trempé dans un affaire douteuse ? Le commerçant s'indigna et leur ordonna de quitter son magasin. Mais les investigateurs refusaient de partir sans avoir rien appris, ils essayèrent de calmer le jeu et questionner Faraz Najir sur l'incendie et Carlyle, mais leurs questions eurent pour effet de rendre l'éyptien encore plus fou de rage. Il sortit un cimeterre de derrière son comptoir et commença à l'agiter sous le nez des investigateurs. Si Faraz Najir n'inquiétait pas outre-mesure nos quatre amis, qui étaient armés, ils ressentaient de la frustration à l'idée d'avoir mal géré cet entretien pour lequel aucune issue positive ne semblait plus possible. Mais à leur dépit s'ajouta rapidement un début de panique. En effet, attirés par le grabuge, des commerçants voisins s'étaient pressés autour du magasin. Ils étaient de plus en plus nombreux à invectiver les étrangers, à les menacer et à leur demander de partir et de laisser leur confrère tranquille. Edward était désespéré, car s'il n'avait pas besoin de quelque chose pour rester discret, c'était de créer une esclandre et de se mettre une partie de la population locale à dos. Les cris à l'extérieur se faisaient de plus en plus violents, ils entendirent des chocs provoqués par des pierres lancées contre le mur... Maintenant ils risquaient de se faire lapider à la sortie... Ce fut finalement Fanta qui dénoua la situation. La jeune kenyanne n'avait pas peur de s'imposer par la force quand cela s'avérait nécessait, aussi elle sortit son revolver, ouvrit d'un coup sec la porte de l'échoppe de Faraz Najir, brandit son arme et tira immédiatement plusieurs coups de feux en l'air, tout en promenant un regard féroce sur les curieux qui s'étaient rassemblés. La manoeuvre eut l'effet escompté : la foule se dispersa presque instantanément. Satisfaite, Fanta se retourna pour apercevoir Faraz Najir, dont le visage avait pali, et qui se tenait maintenant terré derrière son comptoir. Mais Fanta ne comptait pas s'arrêter là, elle en avait assez de l'approche patiente et diplomatique, et elle comptait bien faire le marchand à sa manière, notamment parce qu'elle avait le sentiment que c'était un vieux roublard. Elle fondit sur lui et lui allongea un coup de poing magistral, qui envoya le commerçant au tapis, à tel point qu'il lui fallut de longues minutes pour reprendre ses esprits. Lorsqu'il fut en mesure d'être interrogé, Faraz Najir avoua qu'à l'époque où il demeurait rue des Chacals, il avait vendu quatre objets à Roger Carlyle : un papyrus décrivant l'entrée secrète d'une tombe dans une pyramide, un buste en pierre noire représentant le Pharaon Noir, un petit tambour rituel, et un diadème qui aurait appartenu au Pharaon Noir lui-même. Il n'avait rencontré l'héritier américain en personne, mais uniquement son représentant, M. Auguste Loiret. Au premier abord, cette transaction n'avait rien d'anormal. Le problème, c'est que ces quatre artefacts s'étaient retrouvés entre les mains de Faraz Najir de façon fort malhonnête, puisque ce dernier les avaient volé à un des hommes les plus puissants et les plus riches du Caire : Omar Shakti, le propriétaire de nombreuses plantations locales, qui, Faraz Najir l'avait appris à ses dépends, s'avérait être un (si ce n'est "le") leader du culte du Pharaon noir dans la capitale. Najir avait cru faire le coup du siècle lorsqu'il s'était introduit au bord d'un bateau en douce pour y dérober une partie d'une cargaison qui lui était destinée. Il ignorait alors la nature de son butin, jura t-il aux investigateurs. Il n'avait appris que l'existence du culte que par la suite, quand des membres du Pharaon Noir s'était mis à l'observer et à le tourmenter. Il avait cru qu'il se débarasserait en revendant les artefacts à Carlyle mais ils ne l'avaient pas laché... Et puis finalement, ils avaient brulé sa maison et son commerce, le laissant défiguré... 

Edward pria Fanta de se radoucir et d'aider le pauvre homme à se relever. Ils quittèrent Faraz Najir en lui assurant qu'ils étaient contre et non avec le Pharaon Noir, mais leur visite s'était tout de même avérée assez peu délicate. Le professeur Finch avait eu le coeur serré en entendant le récit du marchand. Même si c'était un voleur, il lui apparaissait comme un homme brisé, et avant tout comme une victime du Pharaon Noir, encore une victime de trop. Néanmoins, même s'il n'approuvait les méthodes de Fanta Kemet, il devait admettre que celles-ci avaient payé. En plus d'avoir éclairci un maillon important dans l'histoire de l'expédition Carlyle, Faraz Najir leur avait indiqué que selon des rumeurs, la secte du Pharaon Noir s'intéressait actuellement à un objet gardé dans la grande mosquée d'Ibn Tulun... Une précieuse piste de plus...

 

 

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