Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les Masques de Nyarlathotep

Moïra Macfayden, Jake Mackalister, Sam J. Thomas (RIP Fanta Kemet) et Edward Finch dans une aventure l'Appel de Cthulhu.

Session 10 - 23/03/2018

A peine sortis de la gare, Fanta, Edward et Jake purent constater que Londres était à la hauteur de sa réputation. Si Moïra était familière de la capitale anglaise, pour des américains, même new yorkais comme Edward, la ville était aussi impressionnante que déroutante. Enrichie par l'étendu de l'empire britannique, Londres était animée par une activité économique intense, attirant les voyageurs et les travailleurs du monde entier. Au détour de grandes artères chargées de bus, automobiles et voitures à cheval ou de petites rues tortueuses et moites, le silence n'était presque jamais au rendez-vous : on entendait les klaxons des véhicules, la voix d'une crieur public, les cloches des églises, les revendications grondantes d'ouvriers mécontents, et les exclamations qui s'élevaient des pubs en fin de journée. Ce brouhaha contrastait avec l'allure fantomatique de la cité, envahie par le smog, voile tour à tour blafard ou verdatre provoqué par le chauffage au charbon et la pollution des usines. Si ni les oreilles ni les yeux ne trouvaient de répit, le nez n'était pas en reste, puisque régulièrement assailli par les relents de la Tamise, odeurs de bière ou parfums d'épices indiennes.

Nos quatre compagnons posèrent leurs bagages au Savoy Hotel, établissement de luxe du quartier West End où descendaient les célébrités de passage. L'objectif n'était pas tant de profiter du confort proposé et de se faire remarquer que de s'assurer le meilleur niveau de sécurité possible, au cas où la Langue Sanglante aurait la capacité de les atteindre jusqu'ici. Ils furent ravis de constater que Fergus, le majordome de Moïra, avait déjà réservé une suite conformément à la demande de sa maîtresse. Dans celle-ci, il avait fait porter une mallette contenant quatre armes de poing avec les lettres de motivation nécessaires. Les voyageurs s'empressèrent d'aller faire valider ces permis à l'antenne de police la plus proche, et forte heureusement ces formalités se déroulèrent rapidement et sans encontre. Ils étaient désormais en règle et prêts à se défendre si besoin. Sur ce, ils décidèrent d'aller déjeuner rapidement dans un pub où ils dégustèrent un fish and chips correct avant de monter dans un tramway pour se rendre à la Fondation Penhew.

Le tramway les déposa devant un élégant batiment haut d'un étage, à l'extrême ouest des quartiers chic. La porte leur fut ouverte par un domestique, et ils pénétrèrent dans un magnifique hall marbré où s'étalait un somptueux comptoir très ouvragé, derrière lequel tronait un portait de Sir Aubrey Penhew, célèbre égyptologue fondateur de la maison, et membre de l'expédition Carlyle, qui avait disparu avec celle-ci après lui avoir servi de commandant en second et de directeur des fouilles. Une petite biographie qui était affiché dans l'entrée leur apprit que l'homme était lointainement issu de la famille royale, et avait servi comme colonel dans l'armée avant de redevenir civil en raison d'une blessure. Dès lors, il s'était consacré à sa passion : l'égyptologie, qu'il avait déjà abordé pendant ses années à l'université. Il avait alors passé des années dans la région du Nil. Edward le savait, ses écrits de l'époque lui valait d'être considéré comme l'initiateur de plusieurs branches de l'égyptologie actuelle. En 1910, il avait établi la fondation, à laquelle il avait d'ailleurs légué toute sa fortune après sa mort.

Moïra, qui avait précedemment écrit pour solliciter un entretien et reçu une réponse positive, demanda à parler à Edward Gavigan, le directeur de la Fondation. Au bout de quelques instants, le groupe vit s'approcher un homme entre la cinquantaine et la soixantaine, chauve, d'une grande prestance dans son costume ajusté. M. Gavigan salua Mme Macfayden avec respect, et s'exclama lorsqu'il reconnut Edward Finch, auquel il témoigna toute sa considération pour ses travaux. Il n'accorda qu'un bref regard assez méprisant à Jake et Fanta, avant d'inviter le groupe à passer dans son bureau. La pièce en question était abondamment décorée d'antiquités égyptiennes, dont le professeur Finch sut apprécier l'authenticité et la sélection. Quant à Jake, en balayant la salle, il repéra un coffre-fort légèrement entrouvert. Gavigan invita ses quatre invités à s'installer, et le professeur Finch commenca à lui expliquer que c'était leur curiosité pour l'expédition Carlyle qui les avait conduit ici. Edward F. demanda notamment si la Fondation avait en sa possession des comptes-rendus ou une correspondance que Sir Aubrey Penhew aurait laissé derrière lui à ce sujet, mais le directeur lui répondit que leur respectable fondateur ne leur avait rien fait parvenir. La fondation n'avait reçu que quelques télégrammes de Sir Aubrey. D'après Edward Gavigan, le fondement même de l'expédition de Roger manquait de sérieux, puisqu'il ne reposait que sur de prétendus renseignements d'une jeune femme noire qui avait su user de ses charmes sur Carlyle. Il n'était pas en mesure d'expliquer pourquoi un chercheur émérite comme Aubrey Penhew s'était laisser convaincre par la douteuse légende d'un sorcier qui aurait régné jadis sur le Nil qu'avait rapportée cette négresse (nos amis déduisirent qu'il s'agissait d'Anastasia Bunay). Pour Gavigan, l'escroquerie s'était confirmé en arrivant au Caire, car à peine arrivée, Anastasia se serat volatilisée en emportant avec elle tous les fonds de l'expédition, soit la somme collossale de 3 500 livres. Et pourtant, Carlyle aurait été plus affecté par la disparition de sa belle que par la perte financière. Par la suite, les participants avaient tout de même réussi à rassembler suffisamment de ressources pour mener quelques fouilles, principalement au Dashiur et sur des sites secondaires à l'ouest de la pyramide de Gizeh. Toutes les pièces découvertes à cette occasion étaient aujourd'hui exposées au Caire. Peu de temps après, c'est Hypathia Matters, la photographe de l'expédition, qui aurait suggéré au groupe de partir en villégiature au Kenya, pensant notamment que cela pourrait améliorer le moral de Roger.

A cet instant, la conversation fut interrompu par quelqu'un qui toqua à la porte. Sur invitation d'Edward Gavigan, un petit homme au chapeau melon entra, salua les hôtes avec retenu, et se pencha à l'oreille du gérant pour lui dire quelque chose à l'oreille puis ressortit.

Gavigan poursuit en expliquant que la fondation finançait de très nombreuses expéditions, et qu'à l'heure actuelle une autre expédition avait d'ailleurs pris le relais des recherches menés par Sir Aubrey en Egypte. Elle était dirigée par Henry Clive, un archéologue anglais d'excellente réputation, qui était accompagné d'Agatha Broadmoore, Johannes Sprec, Martin Windfield et James Gardner.

Les investigateurs consentirent ensuite à suivre Edward Gavigan à l'étage pour une visite de la collection. La grande galerie comportait un nombre impressionnant de pièces d'exception, sur lesquelles le directeur leur donna moultes explications passionnantes et passionnée

s. Edward Finch, qui n'avait rien contre ce petit moment académique, en profita pour détailler les objets exposés, et fut obligé d'admettre qu'aucun ne semblait avoir de rapport avec leur enquête. Il sembla également à Fanta Kemet qu'hormi l'aspect rituel classique de certaines reliques, aucune ne semblait présenter de caractéristiques occultes saisissantes.

Après cette tournnée, Moïra se décida à interroger Gavigan sur ses propres affaires en cours avec la fondation. En effet, cela faisait des années que les antiquités que son père expédiait du Japon jusqu'à la demeure famiale en Ecosse où Moïra les réceptionnait, transitaient précisémment par la fondation Penhew à Londres. Cependant, Gavigan semblait très sincèrement ne pas connaitre de Kentigern Macfayden. Nos quatre amis reconnurent qu'il était sans doute normal que le gérant n'ait pas tous les correspondants de la fondation en tête, et il réussir à le persuader de vérifier dans ses registres. La surprise de Moïra fut complète lorsqu'Edward Gavigan lui annonça que les dossiers ne faisait état d'aucune transaction avec Kentigern Macfayden. Moïra ne savait plus à quoi s'en tenir : comment était-ce possible ? Elle conjura le directeur de continuer à chercher, soulignant que les colis qu'elle recevait étaient bien réels et qu'il était étrange qu'ils ne soient pas consignés par écrit. Gavigan finit par mettre la main sur un vieux document où le père de Moïra était simplement cité par Sir Aubrey. Aussi interloqué que Moïra, Edward Finch se joint à elle pour demander à son homologue de les tenir au courant s'il parvenait à tirer cette affaire au clair, sachant qu'il était dans son intérêt de comprendre pourquoi certaines transactions n'apparaissaient pas.

Aucune autre information substantielle ne ressortit de leur discussion avec Edward Gavigan, et les quatre amis décidèrent finalement de se retirer. Alors qu'ils retraversaient le hall en direction de la sortie, Jake remarqua que le petit homme qui les avait interrompu plus tôt les observait, posté derrière le comptoir de l'accueil. Jake releva que son apparence était plutôt juvénile et que son costume ne semblait pas de très bonne facture, mais rien de plus.

Une fois à l'extérieur, nos compagnons échangèrent leurs impressions sur ce qui venait de se passer. Il leur semblait clair que la fondation Penhew leur cachait encore quelque chose. Soit Edward Gavigan leur mentait, soit lui-même n'était pas au courant de tout. Comment expliquer les transactions manquantes ? Pourquoi avait-on si peu d'information sur les motivations de Sir Aubrey ? Fallait-il se fier au récit de Gavigan concernant le déroulé de l'expédition ? Qui était cet homme qui avait semblé les scruter ? Après pas mal d'hésitation, ils décidèrent de se dissimuler à proximité et d'attendre la sortie du mystérieux petit homme : peut-être que le suivre leur en apprendrait davantage sur qui il était...?

Alors qu'ils attendaient, ils s'aperçurent qu'un attroupement s'était formé derrière la fondation. Un camion arriva, et les individus présents chargèrent des caisses à bord du véhicule. Au moment où celui-ci redémarra, ils virent qu'Edward Gavigan sortait simultanément du bâtiment. Fanta fit savoir qu'elle avait l'intention de trouver un taxi pour filer le camion et savoir où il se rendait. A cet instant, Jake, qui était décidé à l'accompagner, siffla par réflexe pour héler un chauffeur, ce qui eut pour effet de faire se retourner Edward Gavigan qui les remarqua. Le groupe dut abandonner l'idée de suivre le camion et improviser une explication pour Gavigan, dont la principale réaction fut fort heureusement de les prendre pour des demeurés, les toisant d'un air à la fois arrogant et hilare, avant de reprendre son chemin. Ils apprirent au passage que l'homme qu'il avait remarqué (et qui du reste, n'était toujours pas sorti de la fondation malgré l'heure tardive) s'appelait "Monsieur Petiboo".

Perdant patience et persuadés que cette fondation cachait quelque chose, les investigateurs décidèrent de s'y ré-introduire, cette fois-ci sans autorisation, et d'en faire une visite approfondie. Jake Mackalister, que la faible sécurité du batiment laissait rêveur depuis déjà un moment, crocheta sans problème la serrure de la porte arrière, même à une main. Ainsi, alors que Jake se faufilait silencieusement à l'intérieur, Fanta, Moïra et Edward le suivirent avec plus ou moins d'aisance...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article